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Dans ce volet du site 3PF, nous ne sommes plus dans la prévention mais dans la gestion d’une crise : un enfant a confié à un adulte qu’il est harcelé, un autre a témoigné qu’il vivait chez lui des violences sexuelles, etc. Ces situations sont critiques et potentiellement stressantes. Plusieurs aspects sont à maîtriser pour gérer le plus correctement possible les événements qui s’enchaînent ou surgissent.

Organiser une cellule interne d'appui

Qu’on l’appelle cellule d’appui ou cellule interne, il s’agit de créer un espace de confiance, de collaboration, de discussion autour du chef d’établissement. C’est un lieu de conseil où s’élaborent des options de décisions, des orientations permettant au chef d’établissement une prise de décision éclairée et construite. Cela suppose que cette cellule interne ne naisse pas en temps de crise mais qu’elle soit constituée et qu’elle se construise sereinement pour que les mesures de prévention soient suivies dans le temps et que les crises soient abordées avec professionnalisme et expérience.

Suivre les procédures

La procédure ci-dessous est destinée à accompagner les acteurs de tout établissement scolaire de l’Enseignement catholique, dans un travail de traitement des maltraitances, qu’elles soient physiques, psychologiques ou sexuelles.

Il n’est pas rare, lorsque des faits de maltraitances sont dévoilés, de se trouver soi-même dans un état de sidération et dans une certaine incapacité à penser. Si ces réactions sont tout à fait humaines, il est important de les dépasser et de se référer à un protocole précis.

En effet, les faits dévoilés au sein d’un établissement scolaire peuvent n’être que la partie émergée d’un iceberg et avoir une ampleur insoupçonnée. Certaines affaires peuvent arriver devant un tribunal où les personnes qui ont révélé les faits seront convoquées pour témoigner. Il est donc essentiel de respecter les procédures pour préserver l’intérêt des parties et permettre l’émergence de la vérité.

Il ne faut jamais présager de la durée d’une affaire, ni de sa propre capacité à faire face. Il est donc important de se faire aider autant que nécessaire.

Enfin, il est indispensable de se préserver de ses propres représentations et de veiller à rester le plus objectif possible. C’est pourquoi se référer à une procédure est important car il oblige à être précis, non jugeant, et met chacun à sa juste place. La procédure permet aussi de protéger les personnes.

Le chef d’établissement est la personne centrale qui porte la responsabilité de la protection des personnes de l’établissement. Il est garant des procédures, de la présomption d’innocence, de la confidentialité.

Le travail pluriprofessionnel et pluri-institutionnel est essentiel et une cellule interne est un lieu privilégié pour cela. C’est pourquoi, le chef d’établissement facilitera le travail des partenaires.

Le directeur diocésain sera informé des situations traitées selon les modalités convenues avec les chefs d’établissement de son diocèse, afin d’anticiper les développements difficiles et de soutenir le chef d’établissement et la communauté éducative.

Recueillir la parole

L’enfant qui se confie parce qu’il est victime de violence a souvent peur. Il a l’estomac noué, pense confusément que l’on ne va pas le croire et hésite à se lancer. Pour l’adulte qui reçoit cette confidence, le moment est rarement bien choisi et la tentation de remettre à plus tard bien présente. Pour l’enfant victime de violence sexuelle, sa parole est sa seule et unique arme. Il n’a pas de preuve de ce qu’il avance, pas de témoin et il ne sait pas comment décrire ce qu’il a vécu et qui l’a dévasté psychiquement. C’est pourquoi le recueil de la parole de l’enfant victime est si important . Une enfant victime qui n’est pas écouté est deux fois victime.    

Confidentialité, devoir de réserve

En regard de l’obligation de signalement, le devoir de réserve ou le secret professionnel peuvent apparaître comme des impossibilités d’agir. La réalité est plus nuancée et mérite d’être connue.

Enlèvement

De tous les âges et dans tous les milieux sociaux, certains enfants échappent à la surveillance des parents ou de l’encadrement scolaire pour une fugue ou bien sont enlevés par des proches pour des raisons de divorce conflictuel ou sont kidnappés par des pédocriminels.

Retrouvés après quelques heures interminables, ou des périodes plus longues, ou jamais. Le chiffre officiel est de l’ordre de 50 000 mineurs disparaissant chaque année en France (source ministère de l’Intérieur). La plupart sont retrouvés mais certains manquent à l’appel.

Le 116 000 est le numéro d’urgence gratuit pour les disparitions : https://www.116000enfantsdisparus.fr/

Le 25 mai est la journée internationale des enfants disparus : http://www.25mai.fr/