Violences sexuelles
Les agresseurs d’enfant suivent un stratagème quasi-constant qu’il est important de connaître pour s’y opposer.
Tout d’abord, un agresseur sexuel se fait facilement accepter dans des structures accueillant des mineurs. En général, il ressemble à « monsieur tout-le-monde », il présente « bien », il peut être marié et père de famille, il a des idées sur l’éducation, sur l’animation et, le plus souvent, son casier judiciaire est vierge.
S’il est membre du clergé, il bénéficie de l’autorité de l’Église et donc d’une forme de confiance immédiate de la part des membres de la communauté éducative.
Ensuite, il sait que ce qu’il fait est interdit. Il va donc construire son impunité en gagnant la confiance de tous : toujours prêt, toujours d’accord, accommodant, cherchant le compromis, etc. Devenu un « homme de confiance », il se proposera pour des missions spéciales : ramener un enfant chez ses parents ou amener une jeune fille à une sortie organisée, etc.
Il peut participer à installer une ambiance de banalisation de la sexualité : blagues graveleuses, histoires sexuelles, commentaires sur telle ou telle jeune fille, diffusion de photos ou de vidéos pornographiques par les réseaux sociaux.
Puis il va repérer les enfants les plus vulnérables : une famille désunie, une mère élevant seule ses enfants, peu ou pas de copains, facilement à l’écart, timide, réservé, peu affirmé, en difficulté d’apparence, etc.
Déstabilisant l’enfant par une alternance de compliments et de reproches, en l’humiliant devant les autres enfants par des injustices flagrantes puis en utilisant des mots de séduction, il met en place, peu à peu, une emprise qui enserre l’enfant et le coupe des autres enfants et des adultes par l’exigence du silence qui isole l’enfant.
À partir de ce moment, il ne reste plus à l’agresseur que deux questions : où et quand ?
La prévention va donc consister pour les membres et les responsables de la communauté éducative qui accueille les mineurs à :
- Repérer le manège de l’agresseur et le neutraliser
- Maintenir une ambiance saine et non sexualisée
- Faire disparaître les angles morts, les cachettes possibles pour une agression
- Empêcher que les enfants soient seuls avec un adulte
- Faire disparaître les plages horaires floues, les moments de relâchement de la surveillance
- Former les enfants afin qu’ils ne soient pas abusés par le secret et qu’ils puissent défendre leur intimité (« C’est mon corps »).
- Ainsi, de la même façon que nous parvenons à nourrir les élèves avec une nourriture non toxique, à leur faire pratiquer des activités non dangereuses, des déplacements bien contrôlés, etc., nous pouvons également assurer leur protection contre des violences sexuelles qui pourraient les atteindre.
Ressources
Notre partenariat avec la Plateforme Jonas nous permet de vous proposer des articles présentant différentes facettes de la pédocriminalité, la prévention et la gestion des abus
Définitions
Pour aller plus loin
Harcèlement scolaire : le vaincre c’est possible : LA MÉTHODE DE LA PRÉOCCUPATION PARTAGÉE – 2021- de Jean-Pierre Bellon (Auteur), Bertrand Gardette (Auteur)
Harcèlement à l’école : Lui apprendre à se défendre. Marie Quartier – janvier 2016
Se former en équipe à la lutte contre le harcèlement scolaire : Mettre en place la Méthode de la préoccupation partagée – Jean-Pierre Bellon – janvier 2023
La violence et le sacré de René Girard
« Comment les cultures archaïques se protégeaient-elles des rivalités mimétiques ? Dans cet ouvrage original et percutant, René Girard présente le résultat de ses recherches sur les origines de la violence dans les comportements humains.
René Girard a également publié « Mensonge romantique et vérité romanesque », « Les Origines de la culture » et « Celui par qui le scandale arrive ».
Lili est harcelée à l’école
Valentine et ses copines ont trouvé un nouveau jeu : ridiculiser Lili, lui faire subir des brimades, dire du mal d’elle… Lili se retrouve seule, la peur au ventre. Va-t-elle s’en sortir ? Ce livre de Max et Lili parle du harcèlement à l’école, ces humiliations et ces moqueries à répétition. Une histoire pour comprendre qu’il ne faut pas laisser faire cette violence, ni se laisser faire ! Ni complice, ni victime ! Faire souffrir, ça ne peut jamais être un jeu. En parler, ce n’est pas rapporter, c’est protéger et empêcher ce qui est interdit.